Dr Alexandre de Souza, du prêtre raté à l’agent de sécurité et immobilier passant par l’enseignement à l’entrepreneuriat, lisez l’histoire d’un homme qui a su façonner « son destin »

Personnalité atypique de l’univers de l’immobilier au Togo, Alexandre de Souza, 48 ans, figure sur la liste des entrepreneurs à succès de son pays. L’ancien président de la Fédération Togolaise de l’Immobilier, il a fondé en 2013 la société Elom&Kekeli, devenue l’une des meilleures de la promotion immobilière au Togo. Sa particularité ? Un parcours hors des sentiers battus qui lui vaut une belle “success story” dans le monde des affaires. L’actuel directeur général de CETEF a su façonner son destin, son histoire et sa personnalité force l’admiration.

Alexandre de Souza pousse son premier cri à Lomé, le 30 juillet 1974. Il accomplit ses études primaires et secondaires au Togo, au Ghana puis au Bénin avant de rejoindre la France pour les études supérieures. Il est diplômé des universités Claude Bernard Lyon I et Jean Moulin Lyon III en Epistémologie et Ethique Biomédicale. Docteur des Lettres et Sciences Humaines, option philosophie des Normes, Cultures et Civilisations, Alexandre de Souza enseigne dans des universités publiques et privées du Togo. Marié et père de deux enfants, celui qui préside la Fédération Togolaise de l’Immobilier est un chef d’entreprise chevronné qui exerce dans le domaine de l’immobilier et de l’événementiel professionnel, depuis bientôt 10 ans.

Homme de foi, de passion et de rigueur
Alexandre de Souza a eu une enfance des plus difficiles qui a sans doute forgé sa personnalité. Issu d’une famille d’enseignants, le jeune Alexandre grandit dans un univers où il fallait respecter des règles et des codes précis. Son parcours scolaire l’invitait sans cesse à une adaptation forcée, en raison des affectations que ses parents recevaient. La famille déménageait sans cesse.

Naissance à Lomé, six ans à Atakpamé mais dans plusieurs quartiers et établissements… Alexandre de Souza finit par rentrer à Lomé avec sa mère après le décès accidentel de son père en 1987. Il n’avait que 11 ans. « Après le décès de mon père, je change encore 3 fois d’école en 4 ans, puis carrément de pays : le Bénin, puis le Ghana et enfin, je retourne au Bénin pour mon Bac. Vous voyez, avec ce parcours, il y a de quoi déstabiliser certains enfants », commente Alexandre. Et pourtant, c’était comme une découverte pour le jeune homme qu’il était à l’époque. Ces expériences, quoique difficiles, permettent à Alexandre de se forger très tôt une liberté et une maturité d’esprit, une faculté d’adaptation exceptionnelle et une force intérieure pour ne pas craindre le changement.

Après son Bac, Alexandre de Souza nourrit le profond désir de devenir prêtre. Il fait le séminaire propédeutique de Notsé, puis un cycle de 3 ans de philosophie au Grand Séminaire Jean-Paul II à Lomé, suivi d’une année de stage où il officie en tant qu’enseignant au Petit Séminaire Saint Pie X d’Agoè-Nyivé. Après cette année, son archevêque l’envoie poursuivre ses études de théologie à Ars-sur-Formans, en France. « C’est là où tout s’est gâté », lâche-t-il, en éclatant de rires. « Ma capacité d’adaptation a été mise à rude épreuve. Mais aussi, c’est là où tout a commencé avec la renaissance de l’homme que je suis actuellement », poursuit M. de Souza.

Un nouvel Alexandre de Souza venait alors de voir le jour. Une nouvelle manière de penser, de voir et de comprendre. Il abandonne ses études de théologie à Ars-sur-Formans puis s’inscrit à l’Université Jean-Moulin à Lyon où il étudie principalement la philosophie et l’éthique biomédicale. Pendant ses années d’études à Lyon, Alexandre de Souza exerce partiellement dans quelques entreprises. « Disons des jobs étudiants », précise-t-il. De l’enseignement à la sécurité en passant par le marketing et même les vendanges, Alexandre aura tout fait pour tenir le cap. Des jobs très difficiles qui lui ont appris à voir l’organisation des entreprises et la façon dont ses employeurs géraient leurs équipes.

Les débuts dans l’univers entrepreneurial
En 2003, peu avant la naissance de son premier enfant, Alexandre de Souza arrête ses études et abandonne tout pour créer sa propre structure. Au départ une simple entreprise de nettoyage, la société devient au fil des années l’une des plus grandes de sa catégorie. Elle était spécialisée dans le nettoyage industriel, les travaux d’accès difficiles (cordistes, conducteurs de plateformes d’élévation mobiles de personnels…), dans les interventions sur les sites chimiques et pétrochimiques, les laboratoires pharmaceutiques et autres sites industriels.

Vous l’aviez compris, d’une éducation basée sur le respect des règles et des codes à une envie de devenir prêtre – suivi d’études en philosophie et l’éthique biomédicale, Alexandre de Souza embrasse le monde entrepreneurial et passe à une totale liberté d’esprit où la seule règle qui prévaut est celle qu’il s’est imposée. Mais comment ? : « On peut passer de tout à tout. Il n’y a pas de voie toute tracée, il n’y a pas de balise. Tout mène à tout. Face à vous-même, seule votre volonté existe. Très tôt, j’ai appris à être libre de mes pensées, j’ai appris à être indépendant, j’ai appris à remettre en cause les normes de la société et avec mes études de philosophie, j’ai appris surtout à questionner les normes, les valeurs, les codes, l’autorité et à réussir dans la vie en appliquant le principe des brèches (que j’ai découvert chez John Holloway). L’idée d’entreprendre était simplement pour moi la seule façon de prendre en main mon destin, d’être libre de mes mouvements et de mes désirs », explique l’actuel patron de Elom&Kekeli.

Alexandre de Souza
Alexandre de Souza reçu par le Chef du gouvernement Togolais
Alexandre de Souza travaillait avec près d’une cinquantaine de collaborateurs et sous-traitants. Les services de sa société étaient non seulement demandés dans sa ville de résidence, mais aussi dans plusieurs autres départements de la France. Ce succès amène M. de Souza à créer deux autres entreprises dans des villes voisines.

Alexandre de Souza et le secteur de l’immobilier
Malgré cette réussite sans précédent, Alexandre de Souza décide de rentrer au pays pour contribuer à bâtir sa nation. Pari osé, mais réussi ! Dans les dernières années avant son retour au Togo, il formait des détenus dans une prison à Bourg-en-Bresse et était membre d’un jury de validation de compétences professionnelles de certains d’entre eux qui acceptaient de faire des formations contre une remise partielle de peine.

Une fois installé au Togo, le sens des affaires d’Alexandre de Souza le pousse à se lancer dans les secteurs de l’immobilier et de l’événementiel, en 2013, l’année durant laquelle il crée la société Elom&Kekeli. « À mon retour au Togo, je n’ai plus du tout voulu poursuivre dans les mêmes domaines de service, hormis les formations, parce que le marché togolais ne s’y prêtait pas encore. J’ai choisi des secteurs encore embryonnaires, l’immobilier et l’événementiel, qui m’offraient un défi d’un tout nouveau genre », a-t-il expliqué.

Avec Elom&Kekeli, l’ambition poursuivie par Alexandre de Souza au niveau de l’immobilier est d’élever la qualité de service dans le domaine et dans l’événementiel, de créer des salons et événements sur-mesure, et de développer des concepts de qualité. Ses premiers événements rassemblent des centaines de chefs d’entreprises togolais et de la sous-région, notamment le Salon International de l’Immobilier et de l’Habitat (Fest’immo), le salon du Mariage et des Noces et le Salon des Etudes et Formations dénommé Elite. « Ce dernier salon est le plus grand, en termes de fréquentation, allant jusqu’à 50.000 visiteurs en 5 jours d’ouverture », précise M. de Souza.

Alexandre de Souza et son équipe placent l’être humain et son développement intégral, ainsi que la maîtrise du développement de l’Afrique au cœur de leurs préoccupations business ou sociale. Tous leurs salons répondent à une logique de gestion et de prise en charge des ressources, de l’optimisation de leur exploitation et de la réussite de la valorisation de leurs potentiels pour un meilleur devenir. Ils sont également une expression des droits fondamentaux de l’être humain. Depuis le début des salons de Elom&Kekeli, l’entreprise apporte son expertise à d’autres événements dans la sous-région, notamment au Bénin, au Mali et au Gabon.

Alexandre de Souza a créé, au prix d’un travail acharné, un “empire national” de l’immobilier et de l’évènementiel avec trois évènements phares. Aujourd’hui, il s’inscrit et est en bonne position sur la liste de cette génération qui travaille à bâtir la “nouvelle Afrique” : cette Afrique qui crée, propose, innove et entreprend. Depuis la création de Elom&Kekeli, il y a huit ans, il s’est bâti une solide réputation pour sa gestion de projet de haute qualité et sa vaste expertise dans le secteur de l’immobilier. C’est fort de cette expérience qu’en mai 2019, ses pairs l’ont unanimement désigné lors d’un vote pour conduire les activités de la FTI (Fédération Togolaise de l’Immobilier).

En tant que président de cette faîtière, il est, avec les membres du bureau exécutif national, aux avant-postes pour la défense des intérêts des acteurs du secteur, mais aussi de ceux des consommateurs (locataires, propriétaires, acheteurs, etc). « Nous dialoguons sans cesse avec les pouvoirs publics pour faire bouger les lignes, notamment à travers la réglementation et la professionnalisation des métiers d’agents immobiliers et de promoteurs immobiliers, entre autres », martèle le président de la FTI.

Alexandre de Souza l’écrivain
Alexandre de Souza est également connu dans le monde de la littérature puisqu’il est l’auteur de 7 ouvrages. Ses premiers romans en France ont eu du succès. « La preuve, les premières éditions sont déjà épuisées. J’ai pris du temps pour les promouvoir, participer à des émissions télé et radio en France, en Suisse, aux EtatsUnis, au Bénin, faire des conférences, etc. », dit-il.

Entre les ouvrages qui sont des essais, d’autres des romans, des contes pour enfants et encore des ouvrages de philosophie, la ligne directrice qu’on décèle dans les ouvrages d’Alexandre de Souza est la dignité de l’homme africain, de l’homme noir, ses valeurs tant morale, intellectuelle, sociale que politique. Sa vision du monde autour de lui et sa façon de se déterminer face à cet environnement hostile, à tout point de vue. Le parcours d’Alexandre de Souza force l’admiration et confirme une fois de plus qu’avec de la volonté et du travail, on peut tout !

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