Le Rédacteur en Chef du journal le RÉPUBLICAIN INFOS agressé sauvagement par des militaires, les associations de presse Saissies…

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Lomé, le 02 novembre 2025.
La scène, violente et incompréhensible, interroge le rapport entre forces de sécurité et citoyens dans l’espace public togolais. Dans la nuit du 02 au 03 novembre, un journaliste togolais a été agressé physiquement par des militaires à Adidogomé, près du carrefour B2B. Aucun contrôle d’identité, aucun motif et aucune procédure légale n’ont précédé l’usage de la force. Ce qui devait être une halte nocturne pour acheter un repas s’est transformé en une agression gratuite, révélatrice des dérives sécuritaires qui persistent dans certains quartiers du Grand Lomé.

Selon les informations recueillies, il est environ 23h lorsque le journaliste, de retour d’une mission professionnelle à Tabligbo, descend à proximité du carrefour B2B. Après une tentative infructueuse de se restaurer dans un point de vente, il décide de poursuivre sa marche en direction du Lycée d’Adidogomé. L’environnement est calme, la circulation fluide. Rien ne laisse présager la scène qui va suivre.

Un véhicule militaire des Forces de Défense et de Sécurité, identifié par l’immatriculation 1961 A, surgit et s’arrête brusquement. Plusieurs militaires descendent de manière agressive et se lancent à la poursuite de jeunes présents dans la zone. Ces derniers sont rattrapés et frappés sans explication. Le journaliste, qui n’a aucun lien avec l’incident, continue simplement sa marche sur le trottoir, sans intervenir ni filmer la scène.

Quelques instants plus tard, un militaire se dirige vers lui et lui intime l’ordre de quitter les lieux. Surpris, le journaliste explique calmement qu’il est simplement en train de chercher un repas. Aucune demande d’identité ne lui est adressée. Aucune justification n’est fournie. La réponse du militaire est immédiate et brutale : il commence à le frapper violemment. Le journaliste tombe à genoux, demande la raison de cette agression. La seule réponse qu’il obtient est une pluie de coups, accompagnée de l’ordre de déguerpir. Aucun acte de résistance. Aucune arrestation formelle. Aucun cadre légal.

Aucune décision officielle de couvre-feu, ni restriction de circulation, n’a été annoncée par l’État. Aucun protocole sécuritaire ne permet à un militaire de frapper un citoyen sur un trottoir sans contrôle ni explication. Le journaliste n’a enfreint aucune loi.

Cet épisode soulève une question essentielle : dans quel cadre juridique un militaire peut-il se permettre de frapper un citoyen qui circule librement ?

Le droit togolais est pourtant clair. La Constitution est sans équivoque : « Nul ne peut être soumis à la torture, ni à des sévices ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. ». Le Code pénal incrimine également les violences commises par un agent public en dehors de tout cadre légal, et le Code de procédure pénale impose qu’une interpellation soit motivée, expliquée et précédée d’une vérification d’identité.

Au-delà du cas individuel, l’agression concerne un journaliste, acteur central de l’information et de la transparence démocratique. Les chartes internationales ratifiées par le Togo — notamment la Déclaration de Windhoek et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples — protègent explicitement les journalistes contre toute entrave à leur liberté et à leur intégrité physique.

Une telle violence, sans justification, n’est pas seulement une atteinte physique : elle est une blessure faite à l’État de droit.

Ces derniers mois, plusieurs citoyens ont signalé des interventions musclées lors de patrouilles nocturnes. Sans communication préalable, sans cadre légal annoncé, certaines opérations semblent glisser du maintien de l’ordre à l’arbitraire. Pour un spécialiste de sécurité publique interrogé par notre rédaction, « La force publique n’est légitime que lorsqu’elle respecte la loi. Une patrouille qui frappe avant de questionner n’est plus une force de sécurité : elle devient une menace. »

Cet incident remet en lumière la nécessité urgente de formation continue des forces de défense à la gestion non-violente des interactions avec les civils, ainsi que l’importance d’une communication claire lorsqu’une opération sécuritaire spécifique est menée dans une zone.

L’agression d’un journaliste dans l’exercice de sa simple liberté de se déplacer n’est pas un fait divers. Elle pose une question fondamentale : quel est l’espace laissé au citoyen dans l’espace public lorsque même marcher sur un trottoir peut désormais devenir un risque ?

Dans un État de droit, la sécurité ne doit jamais devenir synonyme de violence, ni la force un substitut à la loi. Ce dossier fera l’objet d’un suivi rédactionnel auprès des autorités compétentes afin que les responsabilités soient établies et que de tels dérapages ne deviennent pas une normalité silencieuse.

Acte gratuit ou abus d’autorité ?
Le Togo mérite des réponses. Le citoyen mérite protection.
Et la République ne grandit jamais lorsqu’on frappe ceux qu’elle doit défendre.

𝐋𝐄 𝐑É𝐏𝐔𝐁𝐋𝐈𝐂𝐀𝐈𝐍

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