L’opposant sénégalais Ousmane Sonko a été mis en examen et placé sous mandat de dépôt, selon l’un de ses avocats. Interrogé lundi par un juge, huit infractions lui sont reprochées, selon sa défense. Moins de deux heures après cette annonce, le gouvernement sénégalais a annoncé la dissolution de son parti, le Pastef.
L’affaire judiciaire autour d’Ousmane Sonko se poursuit. L’opposant sénégalais, qui a été arrêté vendredi et accusé d’appel à l’insurrection et autres crimes et délits, a été mis en examen et placé sous mandat de dépôt, lundi 31 juillet, a annoncé son avocat.
La liste des charges retenues contre lui comprend l’appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, complot contre l’autorité de l’État, ainsi que d’autres chefs d’accusation.
Si le mandat de dépôt était attendu au vu des chefs d’accusation retenus contre Ousmane Sonko, « il n’est pas conforme avec le droit », estiment ses avocats, qui assurent qu’ »il n’est pas l’auteur de ces faits de façon globale ».
Son parti dissout par le gouvernement
Moins de deux heures après l’annonce de la mise en examen d’Ousmane Sonko, le gouvernement sénégalais a annoncé la dissolution de son parti politique, le Pastef. Dans un communiqué de presse, le ministère de l’Intérieur a motivé cette décision par les appels « fréquents » du parti à des « mouvements insurrectionnels » qui ont entraîné de lourdes conséquences, qui ont fait selon lui de nombreux morts en mars 2021 et juin 2023.
Le ministère des Télécommunications a par ailleurs coupé l’accès à internet sur les téléphones mobiles en mettant en avant la « diffusion de messages haineux et subversifs » sur les réseaux sociaux, après les appels à manifester contre l’arrestation d’Ousmane Sonko.
Dimanche, Ousmane Sonko avait annoncé sur les réseaux sociaux avoir entamé une grève de la faim.
Il a été arrêté vendredi pour avoir « volé avec violence le téléphone portable d’une femme gendarme » et pour avoir « aussitôt appelé le peuple, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt », selon le procureur.
Vendredi soir, un avocat d’Ousmane Sonko avait qualifié devant la presse de « puériles » les accusations visant son client.