Tout sur la tentative du putsch au Niger

Nigerien President Mohamed Bazoum meets with the French Foreign and Armies ministers during their official visit to Niamey on July 15, 2022. The French Foreign Minister and French Armies Minister began an official visit to Niger on July 15, 2022, Paris's key partner in the Sahel, at a time when France is seeking to redefine its military and diplomatic offer in Africa. (Photo by BERTRAND GUAY / AFP)

Le pouvoir au Niger est-il en train de vaciller ? La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a condamné, ce mercredi 26 juillet, dans les termes les plus vigoureux la « tentative de coup d’Etat » et appelé à la libération « immédiate » du président élu, a indiqué l’organisation dans un communiqué.

Que s’est-il passé ?

Le président nigérien Mohamed Bazoum est retenu à Niamey par la garde présidentielle, commandée par le général Omar Tchiani, à l’issue de « pourparlers » qui ont échoué. L’armée a lancé « un ultimatum » à la garde, selon une source proche de la présidence. Mercredi matin, tant les accès à la résidence du président qu’aux bureaux de la présidence qui se trouvent dans le même périmètre, étaient interdits.

Que dit la presidence?

Pour le moment, les raisons de cette tentative de coup d’Etat restent floues. Dans un message publié sur « X », la présidence du Niger indique que mercredi matin, « des éléments de la garde présidentielle (GP) ont engagé un mouvement d’humeur anti-républicain et tenté en vain d’obtenir le soutien des forces armées nationales et de la garde nationale ».

« L’armée et la garde nationale sont prêtes à attaquer les éléments de la GP impliqués dans ce mouvement d’humeur s’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments », ajoute la présidence en affirmant que « le président de la République et sa famille se portent bien ».

Aucun dispositif militaire particulier n’est visible dans le quartier où se trouve la présidence. Aucun coup de feu n’a été entendu, a constaté un journaliste de l’AFP.

Y a-t-il déjà eu des tentatives de coup d’Etat ?

Depuis l’indépendance de cette ex-colonie française en 1960, en proie aujourd’hui aux violences djihadistes dans le Sahel, il y en a eu quatre : le premier en avril 1974 contre le président Diori Hamani, le dernier en février 2010 qui a renversé le président Mamadou Tandja. Sans compter les tentatives de putsch, nombreuses.

Le 31 mars 2021, le gouvernement nigérien avait annoncé l’arrestation de plusieurs personnes après une tentative de coup d’Etat présumée, deux jours avant la prestation de serment du président Mohamed Bazoum. Le « cerveau » supposé de cette tentative de coup d’Etat, Sani Gourouza, un capitaine de l’armée de l’air, avait été arrêté au Bénin voisin et remis aux autorités nigériennes.

En avril 2022, Ousmane Cissé, ancien ministre nigérien de l’Intérieur d’un régime de transition militaire (2010-2011) avait été écroué pour son implication présumée dans ce putsch raté. Une arrestation « également en lien avec un dernier coup d’Etat déjoué en mars 2022, alors que le président Bazoum se trouvait en Turquie », selon un officiel nigérien, mais les autorités n’avaient pas communiqué publiquement sur ce deuxième putsch manqué.

En février dernier, Ousmane Cissé a été relaxé faute de preuves, mais cinq des militaires présentés comme les principaux meneurs de la tentative de putsch de 2021, ont été condamnés à 20 ans de prison, dont Sani Gourouza.

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